mardi 17 janvier 2012

Tout se lave, mais rien ne s'oublie.

 
La mémoire traumatique… Vous savez, c’est la mémoire qui vous a fait défaut pendant un temps histoire de vous permettre de continuer de vivre face à un événement dramatique mais, qui se réveille dès qu’il y a quelque chose en lien avec cet événement.

Et bien voilà, j’avais oublié. Et, une nuit, j’ai fait un cauchemar. L’une de ses nombreuses nuits où je suis mortifiée en imaginant aller aux toilettes et que ces dernières débordent. Je vois toute cette eau qui n’en finit plus de sortir et qui inonde tout. C’est affreux car je me sens impuissante et j’attends béatement de finir noyée. Mais, j’ai en parallèle, la peur viscérale que quelqu’un va venir et m’insulter, me ridiculiser pour mettre retrouvé dans cette situation. La peur du regard de l’autre…

Et donc, après cette merveilleuse nuit, le lendemain matin, je me sentais déprimée avec une impression de fond que « quelque chose » allait se passer. Je n’avais plus goût à rien et je ramais pour me lever de ma chaise, m’habiller, me laver (alors que ça fait partie de mes passe-temps préféré !). Puis, d’un coup, le « film » s’est mis en branle devant mes yeux…
J’ai revu cette chambre d’hôtel assez belle. Cette jolie moquette blanche si soyeuse sous les pieds. Mais surtout, cet homme si bien habillé dans son costume de grande marque et ses chaussures italienne si bien vernie. Puis l’enveloppe est arrivée. Mon cadeau… Plus que ce qui était prévu. Curieux mais, avec un homme pareil en face, je me suis pensé qu’il voulait compenser son malaise d’être dans cette chambre. Mais non, la raison était tout autre. Il avait conscience que ce qu’il allait me faire dépassait largement ce qui était prévus… Je le revois nu, s’accroupir sur la belle moquette et commencer à pousser. Il n’a rien dégueulassé puisqu’il a tout récupéré dans ses mains. Puis il est venu vers moi qui étais totalement estomaquée. Là, tout est allé très vite : il m’a « caressé » le visage avec. Il me souriait comme s’il me faisait un cadeau… J’étais à moitié assise sur le lit et du coup, je me suis vomi dessus. Il a été ravi…

Vivre les choses, c’est déjà difficile mais, il n’y a que le ressentis. Par contre lorsque je me suis dirigée vers la salle de bain et que le miroir m’a renvoyé mon image, là mon esprit a chuté… Il est aberrant de devoir faire face d’un seul coup à une réalité qui semblait impensable seulement 1 heure plus tôt… Je me suis lavée, frottée, savonnée  comme une damnée mais rien y a fait. Je voyais toujours ces marques sur mon visage. J’avais toujours cette odeur dans le nez. Mais surtout la sensation inconnue de cette matière chaude et un peu visqueuse a été obligée d’être intégré à ma palette émotionnelle de « sensations ». Cette douleur de vouloir m’arracher le visage a duré 5 jours. Puis, je suis tombée dans le déni total pour pouvoir survivre psychiquement.

Aujourd’hui, je vais bien par rapport à ça… Cette ordure n’aura pas réussi à salir mon âme. Je ne sais pas ce qu’il a vécu dans son enfance pour en arriver à faire des choses pareilles sur des personnes non-consentantes mais, une chose est certaine : lui a peut-être été changé en monstre, moi par contre j’ai eu plus de caractère que lui, je ne suis pas devenu une grosse maniaque psychotique par sa faute !


« Lorsqu’on est adulte, on sait que l’on perd une partie de soi-même quand il faut tolérer des faits que l’on aurait jamais imaginés avant leur survenue. Le sol sur lequel on s’est construit se fissure alors. » Natascha Kampusch 3096 jours.


   

samedi 1 octobre 2011

Le fil

Quand notre vie ne tient plus qu'à un fil et que ce fil devient de plus en plus transparent..., il se passe quoi ?

jeudi 29 septembre 2011

Un vague souvenir.

L'injustice. C'est une notion que tout le monde connait plus ou moins. Pour ma part, je l'ai souvent subi. J'ai un peu l'impression que dès qu'on nous a pourri un bout de nous-même à cause d'une injustice, on se sent vite gangréné par toutes les autres injustices qui s'abattent inlassablement sur nous après.

Les injustices ne disparaissent jamais de notre tête. Tout comme le mépris. Ce sont deux choses dont on ne peut pas guérir. Enfin, en tout cas, moi, je ne peux pas. C'est comme si toutes ces attaques creusaient des trous dans mon être et que rien ne pouvait "repousser" à la place. Je me rend compte que la sensation est la même que lorsque l'on a voulu me tuer. Même si je ne suis pas morte, on m'a tuer quelque chose en moi quand même. Un vide, qui ne s'est jamais comblé à l'heure actuelle, s'est créé. Chaque injustice crée d'autres vides. En fait, à force, je ne sais même pas ce qui me tient en vie... Je me nourrie tellement de ce vide que j'en viens à être persuadée que personne ne peux m'aimer telle que je suis. Tout le monde a peur du vide...

Un jour, on m'a comparé à une autre fille qui était bien vivante, joyeuse, colorée... On m'a dit que j'étais une "merveilleuse nuit noire étoilée" et qu'elle, c'était "un beau ciel bleu". On m'a préféré le "beau ciel bleu"... Je serais toujours comme cela, un trou vide ou une infinie noire. Personne ne veux de cela. On se contente simplement de faire avec. C'est mieux de vivre avec le néant que d'être le néant soi-même. ça rassure au final... Je me considérerais toujours que comme un pis aller. Je crois que je resterais avec ce sentiment tatoué en moi que je me contente de démolir la vie des gens. Ok, après coup, ils reconnaissent que je les aient fait progresser. Mais, ça, ils ne le pensent pas de suite. ça ne vient qu'après profondes réflexions. Chez trois personnes cela s'est produit : il a fallu minimum un an pour reconnaitre que non, je ne m'étais pas contenté de leur détruire leur vie.
Alors oui, je ne suis qu'une nuit étoilée. Je ne pourrais jamais être un beau ciel bleu... Même si cette idée me ronge, ça n'est que la vérité. Vérité qui se base sur des preuves...

Se sentir seule avec les autres, c'est déjà une chose... Mais, se sentir seule avec soi-même, c'est tout bonnement affreux.

jeudi 8 septembre 2011

Dans l'horreur, qu'est ce qui est le plus horrible ?

En ce moment, mes nuits sont pourries de cauchemars. Enfin, si ça se limitait à des monstres verts à grandes quenottes, ça m'arrangerait !

Non, là, ce sont les éternelles images d'un vécu trop bien connu. Le couloir sombre et froid en briques grises toutes moches. Le mec que j'imagine faisant 15 têtes de plus que moi. Mais, surtout la fameuse poubelle. Cet objet si ordinaire qui peuple notre vie de tous les jours et qui a présent est devenue mon symbole du désespoir. Quand je l'ai vu en arrivant, je ne me doutais pas qu'elle me ferait encore plus peur que l'armoire à glace aux yeux injectés de sang qui me broyait le bras.
Tout ce que j'ai vu a mon arrivée, c'est le mur avec ses "picots" menaçant. Je me doutais que je me retrouverais projeté dessus. Je me doutais que mon visage risquait de râper contre. J'avais du coup placé mon bras devant. Je me doutais que j'aurais mal. Mais, je ne savais pas à quel point...

Je ne savais pas non plus que l'on pouvait avoir une peur plus immense que celle de mourir. Oui, la pire, c'est celle de NE PAS mourir. Quand la souffrance est si intense qu'on a l'impression d'être morte, mais que l'on sait que ça n'est pas le cas, le temps devient lui-même une souffrance intolérable. Et puis, vient les coups qui pleuvent de partout, comme si d'un seul coup le mec avait plusieurs bras. Et là, on sent toute notre vulnérabilité. On se prend à croire que seul un dieu peut faire autant de chose, peut détruire autant d'endroit en même temps. Tous les sens se décuplent. On a l'impression de sentir toutes les odeurs, comme si une truffe nous avait poussée à la place du nez. On sent le sol sous nos pieds, on sent le mur arracher la peau des jambes, du ventre, des bras. On renifle l'odeur d'homme, de béton, de sang et de sueur. Tout cela dans un bel ensemble que nous garderons à jamais dans notre banque à odeurs. Trop d'informations viennent en même temps. La tête tourne et on pense que notre corps va finir par exploser, ou se dissoudre, en tout cas disparaître.
Mais, qu'est ce que tout cela comparé à l'impression d'avoir été enterrée vivante ? Comment fais t-on pour sortir d'une poubelle en vie ? Sincèrement, je l'ai vécu, et pourtant, je n'ai toujours pas la réponse.

Tout comme le fait d'arriver à vivre après que votre ex petit ami vous ai étranglée pour pouvoir vous sauter sans "souci". Comment on gère le fait que l'homme qui vous aime vous dise : "J'en ai marre de baiser un cadavre !" et qu'il vous laisse gisante au milieu du lit avec des marques rouges sur le cou ? Comment on oublie et surtout, d'où vient la force de faire à nouveau confiance à un autre petit ami ? Je ne sais pas, je n'ai pas de réponse... Et je ne sais toujours pas ou se situe le pire. Mon pire, ou est-il réellement ?

A présent, l'horreur à un visage.

L'envie, un bien vaste programme.

Samedi 10, ça fera 10 ans tout rond... Non, je ne stigmatise pas ce genre de date anniversaire. C'est juste mon corps qui tient à se souvenir.

Du jour au lendemain, je me retrouve avec une sorte de chape de plomb sur la tête et autour des poumons. Je me sens mal, agressée par tout et surtout cette sensation de ne rien avoir envie de faire est pesante. C'est un peu comme si d'un seul coup, je me mettais dans une sorte d'attente de ma mort. Alors, là, je me met à fantasmer que peut-être demain, je serais enfin morte. Peut-être que du coup, enfin, je saurais ce que c'est que de ne plus être rongée par l'inquiétude. Je voudrais tellement ressentir une seule fois, pendant une toute petite minute comment c'était avant... Comment c'était de ne PAS savoir ce que la vraie douleur voulait dire.

Avant, ça voulait dire avoir le courage mais, surtout l'ENVIE de se battre. Maintenant, quand je fais front aux choses, c'est juste pour arrêter de souffrir. ça n'est même pas pour rétablir une vérité ou pour avoir la joie de sortir vainqueur. Non, c'est juste parce que je ne sais pas combien de temps je pourrais faire face sans m'effondrer. Je ne sais pas combien de petits cœurs (comme dans les jeux vidéos) il me reste avant le GAME-OVER.  Aussi courageux que l'on soit, on ne peux pas se battre continuellement comme ça. ça n'est pas possible. Je suis tellement usée à présent... Et le pire, c'est que mon entourage ne s'en rend même pas compte. Pour eux se sont juste de petites emmerdes dans la vie. Eux ça les fait chier 30 secondes et puis quand c'est régler, bien c'est fini, on en parle plus.

Pour moi, ça n'est pas pareil. Mon corps et toute mon âme ne sont qu'une plaie béante perpétuellement ouverte. Alors, toutes les attaques, toutes les insultes, toutes les injustices qui s'accumulent, ne sont que des poignards qui continuent d'enlever des bouts de mon âme. Ce qui est parti ne "repousse" jamais. Pourquoi ne veulent-ils pas le comprendre ? Que faut-il que je fasse, que je me trimballe avec un panneau : "Faites gaffe, en cours de décomposition avancé ?".
Quand on a l'air d'une victime permanente, ça saoule les gens. On voit leur pensée à base de : il faudrait qu'elle se secoue au lieu de ressasser. Ok, c'est grave son truc, mais bon en faisant des efforts on s'en sort. C'est qui le "on" déjà ? Ils sont concernés eux peut-être ???  Mais, par contre, si on fait tout pour montrer que l'on est un humain "normal" sans passé, alors là, ils l'oublient ce passé en question, et ne se gênent pas pour vous faire souffrir plus que nécessaire.

ça me déprime de savoir que je ne me sentirais jamais protégé par rien. La douleur est tellement grande de réaliser que plus jamais je ne saurais ce que c'est que le sentiment de parfaite quiétude. On m'a fait bien trop de mal, pendant trop d'années pour que maintenant je puisse remonter... Je ne dis pas tout ça parce qu'a présent je suis vraiment déprimée, non, je le pensais avant. Même quand je me trimballe avec un sourire qui me coupe la gueule en deux, même quand je ris comme une dinde à gorge déployée, je sais...

Je sais que plus jamais, je ne saurais ce que le mot "sécurité" veut dire...

dimanche 28 août 2011

My lovely child


 Dans 12 jours, tu aurais eu 10 ans. Si tu avais existé, tu serais un grand petit garçon ou une grande petite fille. 10 ans, c’est un passage important dans la vie d’un enfant…

Et dans la mienne, 10 ans, ça représente quoi ? Je m’étais dit que dans 10 ans, j’aurais certainement réussi à passer à autre chose. Mais non… 10 ans, ça n’est qu’un chiffre rond qui veut tout dire et rien en même temps. 10 ans ça paraît long quand nous n’en sommes qu’à la première année. Mais ça n’est rien quand on y arrive… au bout. 10 ans de douleur, d’incompréhension, d’incertitude. Alors, je pense à toi. Toi, l’enfant que j’aurais pu avoir dans ce maudit couloir sombre. Toi, la vie qui aurait pu naître de ma mort.

Si je t’avais eu, j’aurais voulu te garder. Pour me punir déjà. Mais, aussi parce que tu aurais été la vie qui aurait remplacé la mienne. Je ne pense pas être comme ces femmes qui veulent un enfant parce qu’elles ont trop d’amour à donner. Non. Je ne sais pas si je t’aurais aimé. Sûrement. J’ai bien aimé un homme qui ressemblait à ton géniteur…
L’amour maternel, je ne sais pas si j’en suis capable. Mais, l’amour tout court, ça je connais. Je ne sais pas bien le donner, mais, déjà, avec ton fantôme, je t’en donne. Tu n’existes que dans ma tête, dans ma chaire qui elle n’existe plus, mais tu es là tous les jours auprès de moi. Tu es la représentation de mon esprit égaré. Je te permet de vivre ce que moi, je m’empêche. Je t’autorise à pleurer des cauchemars que je fais. Tu as le droit d’avoir peur dans les parkings, pas moi. Tu peux dire « je t’aime » aux gens, là ou moi, je me tais. Tu sais ce que c’est que de vouloir souvent des câlins et de les réclamer à ta maman. Moi, je ne sais plus parler…

Bien évidemment, je sais. Je sais que je transforme le viol en enfant. Peut-être parce que cette vision est plus supportable. Moins violente. Mais, aussi parce que c’est malgré une sorte de réalité. Cet enfant est là comme un garde de ma santé mentale. J’aurais aimé, d’une certaine façon, qu’il existe vraiment. Peut-être comme une sorte d’enfant-preuve.
Quand on est une victime, il faut toujours se justifier. Toujours expliquer. Toujours prouver que l’on nous a bien fait connaître l’horreur pour avoir le droit au statut de « victime ». Mais, aussi pour qu’enfin on vous foute la paix. Pour qu’enfin les langues de vipères se la ferment avec leur : « Mais, pourquoi tu ne t’ais pas enfuie ? » , « Pourquoi tu ne l’as pas tabassé ? », « Pourquoi tu n’as pas porté plainte ? » , « Comment est-ce possible que tu ais l’air si heureuse si il t’es réellement arrivé ça ? ».
Là, l’enfant serait là pour me protéger de toute la méchanceté et l’ignorance malsaine des gens…

Tu vois, my lovely child, pour la première fois, je parle de toi. Pour la première fois, j’aimerais te fêter ton anniversaire… Non, ça n’est pas morbide, c’est juste comme lorsque l’on est enfant et que l’on a un ami imaginaire… Tu es mon enfant imaginaire. Tu es l’enfant que l’on m’a empêché d’être… 


vendredi 19 août 2011

C'est mon corps mais, c'est aussi MA vie !


 Pendant longtemps, je me suis demandé s’il fallait parler à notre conjoint de notre passé… Personnellement, par souci de transparence et pour ne pas refourguer une marchandise non attendu, je le disais dès le début de la relation. À chaque fois, je m’en suis mordu les doigts dans la plus grande souffrance. La franchise c’est bien, mais il ne faut quand même pas perdre de vue que peu de personne se dévoile réellement dès le début d’une histoire. Alors il faut faire attention pour ne pas risquer d’être encore plus blessé que ce que l’on ne l’est déjà.

Je crois, que pour le dire, il faut attendre que l’autre soit bien installé dans la relation. Qu’il ait pleinement conscience que vous n’êtes pas juste « sa copine » mais, la femme qu’il aime. Cela empêchera peut-être l’habitude que tout le monde a : regarder son propre nombril au lieu de  regarder celui de l’autre. En d’autres termes, il aura peut-être suffisamment de recul pour que votre histoire ne l’effraye pas et que tout de suite, il n’imagine pas les répercutions de VOTRE histoire dans SA vie. J’ai remarqué que l’appropriation du malheur des autres est assez courante, même dans les couples !

L’important surtout, c’est qu’il soit apte à vous écouter et vous rassurer  de lui avoir parlé. Après, il faut penser à poser des bases solides et discuter du choix de la personne à qui il pourrait parler de votre histoire pour pouvoir se libérer si un jour le besoin se faire sentir. Il faut être bien clair sur le fait que ça n’est pas à lui de choisir mais, à vous. C’est votre histoire pas la sienne, alors c’est à vous de décider qui doit l’entendre ou non. Il faut qu’il comprenne qu’il n’a nullement le droit de donner quelque chose qui ne lui appartient pas. C’est le minimum qu’il puisse faire pour vous en contrepartie de la confiance que vous venez de lui accorder en lui parlant.

Donner une partie de sa vie n’est anodin pour personne. C’est comme se mettre les muscles à vif : ça fait mal et l’on est vulnérable. Il faut pouvoir être certain que l’autre ne se servira pas de cette vulnérabilité par méchanceté, bêtise ou égocentrisme. Quand notre vie ne tiens déjà plus qu’à un fil, les prises de risques sont inutiles et malvenues !

Dans un cas pareil, la confiance c’est bien. Mais, la sécurité, c’est mieux… 


samedi 16 juillet 2011

M'arracher un bout de chaire.

 Une histoire, une vie, une douleur... Quand le tout fait partie d'un seul être, cela devient indissociable. On avance peut à peut, jusqu'à ce qu'un énorme "stop" nous soit collé douloureusement sur la gueule.

Avant, je m'étais juré de ne jamais parler. Certaines choses semblent tellement impossible à dire. Et même quand on les dits, il y aura toujours des zones d'ombres face à l'autre. Tout ne pourras jamais être entièrement dit. Une souffrance n'a jamais suffisamment de mots...
Mais là, j'ai dit. J'ai parlé. Et rien... Un vide sidérale. La fuite face au monstre que je suis. Le mot est tellement violent qu'il chasse l'autre de la maison. L'autre ne peut pas me voir, ne peut pas faire face à ce que je représente. Tout comme pour certain, cette parole, ce mot de "viol" est trop dur pour qu'il le porte seul. Là encore notre monstruosité est renvoyé par l'autre...

Si l'autre ne peut pas faire face à ce mot qu'il n'a pas vécu lui-même, qu'il n'a pas subi, comment moi, je peux y survivre ? Comment je peux faire pour lutter et combler ce vide immonde que l'on a créé en moi ? Comment puis-je savoir ce que je suis alors que l'on m'a volé, cassé mon essentiel ?
J'ai un corps en trop. J'ai de la souffrance qui déborde jusque dans mes yeux. J'ai de la violence à ne savoir qu'en faire. Comment fait-on pour transformer la violence que l'on vous a imprimé de force dans la chaire, en amour ? Est-ce réellement un jour possible ?

Les sensations de coups (physiques et morales) je les sens tous les jours. L'odeur de la haine à laquelle j'ai du faire face, elle est imprimée en moi. Mais, la peur m'a quitté à jamais... Je ne peux pas avoir plus peur que ce que j n'ai déjà eu peur...

Alors, que me reste il d'autre, qu'un corps et un esprit lacérés par les coups de dents ?
Laissez moi dormir...




mardi 28 juin 2011

La vérité qui tombe de nulle part...

 J'ai réussi à raconter un peu, un évènement... Mais, c'est toujours si vif et finalement sous le regard de quelqu'un, ça n'est pas ce qui est le plus simple. On choisit ses mots, on choisit l’intonation de la voix avant de fondre en larme...

Alors, ce jour là un homme m'a contacté. "Un ami m'a parlé de vous, et m'a dit que vous étiez charmante et très compréhensive... Je voudrais un rendez-vous". Voix chaleureuse et posée. Rendez-vous pris pour le lendemain. Arrivée sur les lieux, l'homme est bien habillé, très propre sur lui et il inspire la confiance. Il me tend une jolie enveloppe, visiblement bien remplie.
Je vais pour m'installer sur le lit, mais là, il arrête mon geste et me dit gentiment d'aller m'asseoir par terre dans un coin de la chambre toute habillée. Je m'exécute et là tout commence...

Il se tient face à moi de toute sa hauteur. Il arbore un rictus bizarre et je commence à avoir sérieusement peur. Mais, seule les insultes pleuvent. "Tu n'es rien... Rien d'autre qu'une pauvre fille qui ne peut pas vivre sans son cul. Personnes ne voudra jamais de toi pour t'aimer et caser sa b*te en même temps. Même moi, je ne veux pas plonger mon bien dans ta chaire moisie et puante. Même habillée, je peux constater que tu ne vaux rien, alors nue, je n'ose même pas imaginer ! Personne ne voudras jamais prendre soin d'une merde dans ton genre, parce que personne ne voudra ramasser les déchets d'autres mecs en manque."
...
Le tout pendant une heure... Il aurait été tellement moins douloureux qu'il sorte sa que*e et rentre sa langue... Et à la fin de tout cela, un grand sourire à fendu son visage. Il est venu vers moi, m'a tendu la main et m'a doucement aidé à me relever.  

"Vous êtes décidément particulière charmante. Merci", a-t-il dit à mon cadavre debout face à lui.

lundi 16 mai 2011

Une morsure dans la chaire

 Aujourd'hui, je me suis malencontreusement blessée sur l'intérieur du poignet. Une brûlure du à la tranche d'un livre sur lequel  je suis tombée. Cela m'a provoquée une grosse douleur pendant un qart de seconde et c'est parti.

Par contre, à la place, j'ai eu l'envie. Cette espèce d'envie qui démange. Ce besoin de ressentir à nouveau de la douleur, mais vite remplacé par ce sentiment de réel bien-être tout de suite après. Cette espèce de sensation qu'enfin vous avez une amie qui vous accompagne après. Ce plaisir de voir cette trace rouge qui ne vous quitte plus pendant un certain temps. Enfin... ce sentiment délectable de se sentir vivante quelque part. Vivante à travers cette trace qui prouve bien que le corps réagit. Cette douleur-amie qui elle ne vous lâchera pas. En plus, là, elle ne surprend pas. Elle n'est causé que par nous-même... On l'a gère, alors on l'aime ! Avant, (genre comme si cela remontait à des décennies... A qui est-ce que j'essaye de mentir ?) je me grattais l'intérieur des coudes. Jusqu'au sang, jusqu'au pue. D'une certaine façon, j'aimais tellement cela. Sauf quand mon ongle, à force, restait "coincé" dans le sang et que mon geste d'attaque ne pouvait plus être aussi vif. Et puis ce mal qui m'accompagnait jour et nuit et qui le lendemain se réveillait de plus bel au contact de l'eau chaude de la douche. Ce mal semblait me protéger de tout autre mal...

Maintenant je ne suis plus quittée par ce besoin de recommencer. Dans le fond, une douleur c'est beau, et j'ai tellement l'impression de ne vivre qu'à travers ça ; de ne comprendre que ça...

Quand est-ce que je me trouverais une "véritable amie" ?